Entrevue avec Ariella Käslin: Une expérience très personnelle sur le HPV

Actualisé le
24 mai 2022
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Interview mit Ariella Käslin: Eine ganz persönliche Geschichte zum Thema HPV

La championne d’Europe de gymnastique artistique, Ariella Käslin, a une histoire tout à fait personnelle à propos des HPV (papillomavirus humains). Dans l’entretien, elle décrit ses propres expériences lorsqu’elle a été confrontée au diagnostic de cancer du col de l’utérus en 2018.

Chère Ariella, quel est ton lien personnelle avec les papillomavirus humains?

L’an dernier, lors d’un examen de routine, on a diagnostiqué chez moi une infection à HPV. J’avais déjà entendu parler du terme et je savais qu’environ 70 à 80 % de toutes les personnes sexuellement actives sont infectées par ces virus une fois dans leur vie. A l’époque, je n’étais pas au courant du fait que certains types d’HPV peuvent aussi être la cause d’un cancer du col de l’utérus.

Quelle maladie associée aux HPV a été détectée chez toi?

On m’a diagnostiqué des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Etre confronté au cancer a été un choc énorme. Mon médecin m’a alors très bien informée sur les infections à HPV et les maladies associées potentielles. Heureusement, la maladie a été découverte très rapidement et les lésions précancéreuses étaient donc encore bien traitables. Aujourd’hui, je sais que ce que j’ai éprouvé est vécu par environ 5’000 autres femmes en Suisse chaque année.

Le terme HPV était-il une notion pour toi avant que tu ne sois confrontée au diagnostic de lésions précancéreuses du col de l’utérus?

Superficiellement seulement. Les HPV en général, les infections à HPV et les verrues génitales, les différents types d’HPV ou la vaccination contre les HPV n’étaient malheureusement pas un grand sujet pendant ma période scolaire.

Savais-tu que les papillomavirus humains peuvent être la cause d’un cancer du col de l’utérus?

Non, parce que je ne connaissais pas les tenants et les aboutissants de ces HPV. Je me disais que j’étais en bonne santé, sportive et je me nourrissais de manière équilibrée – le cancer du col de l’utérus ou le cancer en général n’étaient alors jamais un thème. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes femmes en Suisse peuvent penser comme moi à l’époque. Une infection passe souvent inaperçue et évolue sans symptômes. Après un certain temps, si elle reste imperceptible, une infection peut causer des maladies graves telles que le cancer du col de l’utérus, le cancer du vagin ou le cancer de la vulve.

Ce que je ne savais pas non plus à l’époque: les hommes sont également concernés par les virus et les infections. Chez eux, les virus du papillome humain peuvent, par exemple, causer le cancer du pénis. Au cours de la consultation chez le médecin, j’ai également appris qu’il existe des cancers qui affectent les deux sexes, comme le cancer de l’anus ou des formes de cancers dans la région du cou et de la gorge. Les verrues génitales (condylomes acuminés) font également partie des affections qui peuvent être déclenchées par des papillomavirus humains. Il est donc d’autant plus important que nous informions davantage sur les HPV et les affections qui en résultent.

Comment évalues-tu la sensibilisation de la population suisse aux HJPV?

Beaucoup en ont entendu parler mais très peu savent vraiment à quoi correspond le terme HPV, ce que cela signifie et qu’une infection peut même causer un cancer. J’ai été d’autant plus surprise quand le terme HPV et les différents types d’HPV ont été mentionnés au cours de mes études de physiothérapie qui viennent de commencer. Dommage que ce n’ait pas été le cas beaucoup plus tôt et que les infections à HPV ne soient toujours pas discutées tôt dans toutes les écoles.

A ton avis, quelle est la raison de ce faible niveau de connaissance?

D’une part, comme cela vient d’être mentionné, la question des HPV n’est souvent pas discutée dans les écoles et, d’autre part, il se peut que pour beaucoup, parler de maladies sexuellement transmissibles soit un sujet désagréable. Je peux imaginer que cela peut être une question difficile, surtout pour les parents – en particulier quand l’enfant est encore assez jeune. Le taux de couverture vaccinale des jeunes femmes en Suisse n’est que de 56%. Cependant, puisque la vaccination doit être effectuée dans le meilleur des cas avant le premier contact sexuel, il est d’autant plus important de discuter de la question le plus tôt possible. Leur enfant leur en sera reconnaissant –  après tout, ils sont préoccupés par leur santé et ils peuvent offrir à leur fille / leur fils une entrée saine et confiante dans l’âge adulte. J’aurais aimé avoir été informée plus tôt sur les HPV, leurs différents types ou sur la vaccination contre ces derniers. Je m’engage donc d’autant plus pour que le thème des HPV soit davantage abordé.

 

Merci beaucoup Ariella d’avoir partagé ton vécu et tes expériences personnelles sur les HPV avec nous!

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